LES TABATIERES CHINOISES EN VERRE DE LA PERIODE QING

Tabatières : LES TABATIERES CHINOISES EN VERRE DE LA PERIODE QING

LES TABATIERES CHINOISES EN VERRE DE LA PERIODE QING


TEXTES DE PRESENTATION DES TABATIERES PAR MATIERES :
LES TABATIERES EN VERRE:

C’est à la fin du XVIIème siècle que commença l’historique de la tabatière en verre.
L’Empereur Kangxi découvrit les cristaux de Bohème dont il apprécia la beauté.
En 1696, il demanda à un Allemand, Kilian Stumpf d’ouvrir un atelier de fabrication de verre à l’intérieur de la Cité Interdite.
Les premières tabatières en verre furent monochromes et souvent facettées, rappelant ainsi ces cristaux de Bohème. Malheureusement, on ne connait pas avec certitude de tabatières provenant de ce premier atelier. Les premières couleurs utilisées furent le rouge, proche du rubis, le bleu, du saphir et le vert, de l’émeraude. Par la suite, il y eut bien d’autres couleurs et souvent à l’imitation des minéraux comme l’améthyste, l’aigue-marine, le cristal de roche pur, l’agate, le jade,le realgar,l'aventurine, ou également le corail, l’ambre. Certains de ces flacons étaient si parfaitement réalisés que certain ont aujourd’hui encore beaucoup de difficultés à savoir s’il s’agit de verre ou d’un minéral. Bien sûr, une bulle ou l’indice de chaleur nous dira s’il s’agit de verre.
Le verre pouvait être soufflé et ensuite travaillé ou soufflé dans un moule.
Et par la suite, durant toute la dynastie des Qing, la tabatière en verre monochrome eut beaucoup de succès. Pour les premières réalisées et cela pendant une partie du XVIIIème siècle, le « crizzling », fin réseau de craquelures s’apparentant presque à la « maladie du verre » permettent de dater plus précisément ces flacons.
Ecole de Pékin
Le verre jaune, couleur impériale sous les Qing, était aussi très apprécié.
Peu de tabatières en verre monochrome portent des marques impériales. Malgré tout, on peut attribuer certains de ces flacons qui ne sont pas marqués, aux ateliers impériaux.
Nous pouvons trouver quelques tabatières monochromes avec des inscriptions de poèmes ou de textes calligraphiques. En effet, l’Empereur Qianlong a écrit pendant sa vie, un nombre considérable de poèmes dont certains ont été inscrits sous son ordre (caractère « yuti» : « par ordre de l’Empereur »). A la fin du XIXème et au début du XXème siècle, une école grava sur ces flacons en verre des textes anciens avec une finesse absolument extraordinaire. Le plus célèbre de ces artistes est Zhou Honglai.
Abordons maintenant les tabatières dites « overlay ». Elles apparaissent au début du XVIIIème siècle. Ce sont des flacons sur lesquels on a posé une couche de verre coloré ensuite sculptée d’un décor avec le plus de précisions possibles. La difficulté pour les maîtres-verriers était de savoir à quel moment précis (au point de vue température) poser cette couche de verre afin que celle-ci adhère au flacon sans interpénétration des deux couleurs.
La deuxième couche est sculptée à la façon d’un camée. Le rouge sera la couleur la plus utilisée pour ces tabatières en verre overlay mais bien sûr de très nombreuses couleurs furent exploitées.
Par la suite, les maîtres-verriers juxtaposeront plusieurs couleurs allant jusqu’à six couleurs pour y sculpter des décors très divers.
Naturellement, à cette époque, cette technique était difficile à maîtriser et plus il y a de couleurs, plus le flacon est rare car les couleurs ne doivent pas se chevaucher. D’autre part afin d’être ergonomique il ne devait pas y avoir d’angle coupant et l’arrondi du décor était souvent de mise.
Ensuite, une autre technique plus rarement employée, est la superposition des couleurs. Les flacons que l’on appelle « double overlay » sont extrêmement rares et demandent une très grande virtuosité de la part du maître-verrier.
Les « overlay » seront réalisés du début du XVIIIème siècle jusqu’à la fin de la période des Qing. De nombreux critères, trop long à énumérer, permettent de déterminer leur ancienneté.
Très peu de tabatières en verre overlay portent une marque impériale.
Il existe une autre école de verre overlay, tout à fait reconnaissable, l’école de Yangzhou.
Cette école commencera dans le dernier quart du XVIIIème siècle et se poursuivra tout au long du XIXème siècle. Ces flacons comportent pour la plupart, des couleurs très vives et qui contrastent les unes avec les autres. L’épaisseur de la couche que l’on sculpte sera très limitée. La sculpture y sera d’une très grande finesse. Il y aura une recherche intellectuelle dans les décors, qui seront probablement destinés à une clientèle de lettrés et à l’élite. On pouvait voir des décors avec des rébus et aussi différentes inscriptions calligraphiques dans le décor. Le nombre de couleurs est identique aux tabatières en verre overlay de Pékin, de deux à six couleurs.
Les verres émaillés
Nous abordons maintenant les tabatières en verre émaillé en polychromie à petit feu.
Cette technique très appréciée par les Empereurs, permit dès le premier quart du XVIIIème siècle, de créer de charmantes tabatières à décor d’oiseaux, de personnages, de paysages et parfois de personnages européens très finement réalisés. A la fin du XVIIIème siècle, on en fit aussi à Yangzhou.
Les flacons anciens sont assez rares. Ils peuvent porter parfois la marque de l’Empereur ou également une marque restée longtemps mystérieuse, celle du « Pavillon de la vieille Lune » (Guyuexuan).
En fait cette marque était celle d’un pavillon créé dans le Palais d’Eté destiné à la retraite de l’Empereur Qianlong qui n’y vécu jamais. Cette marque apparut dans la dernière partie du XVIIIème siècle et est utilisée durant tout le XIXème siècle. Nous pouvons citer un flacon réalisé pour l’Empereur Qianlong et orné d’un décor européen qui est actuellement le flacon le plus onéreux du monde. Il faisait partie de la collection de George et Mary Bloch et fut adjugé près de deux millions et demi d’Euros en vente publique à Hong-Kong.
Pour terminer ce chapitre sur les verres, nous parlerons des flacons décorés au XX° siècle par Ye Benqi et ensuite Wang Xisan parfois légèrement en relief dans le goût de ceux du XVIIIème siècle et portant pour certains la marque de Qianlong. Les flacons de Ye benqi, sont assez difficiles à authentifier et sont parfois datés du XVIIIème siècle, le contraire étant possible aussi. Ces flacons de Ye Benqi ou Wang Xisan ont des prix très élevés.
Prochainement : les tabatières peintes à l’intérieur.

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